Répression de la querelle des partageux à Konstantinopoulis (Eridan)

- Regarde mon fils, l'important c'est de mettre assez de force en ta poigne pour bien marquer l'incision, mais point trop pour ne pas gâter la chair.

Baudouin, fils bâtard du second personnage de l'Empire, regardait attentivement l'œuvre d'artisan de son père. Quoique noble, il ne rechignait pas à ce genre de tâche. Avant d'être un grand seigneur, il était un homme yssois. Et un homme incapable de se battre, de chasser et de dépecer sa proie n'était pas un homme.

- Et voilà, tu tires fermement et toute la peau vient d'un seul coup. Après quoi, il faudra fignoler le haut du corps. La manispulation autour de l'anus n'est pas la chose la plus drôle, ça puire !

Le jeune homme ria. L'humour ne volait pas bien haut, qu'importe le moment était précieux.

Ce beau moment père-fils se déroulait autour de la carcasse d'un partageux de Konstantinopoulis. Conrad n'ayant pas eu sous la main de sanglier, on avait fait avec ce qu'on avait : la dizaine de révoltés partageux du quartier est.

- Après l'avoir écorché, nous le viderons et je te montrerai les différents organes. Ce sont les mêmes chez les bêtes que chez les gueux. Après quoi, nous lui couperons la tête, et le couperons en deux. Nous donnerons le tout aux chiens, mais normalement, nous devrions le pendre, le saler, et le faire bouillir afin de tuer ses vers. Ça, il faudra le faire.

L'adolescent acquiesça, fasciné. Plus que la chasse, il aimait passionnément passer du temps avec son père qui semblait le prendre en affection lui, le bâtard, le semi-slave.

- Et voilà annonça triomphalement le père alors que le corps supplicié se scindait sous les coups de son couteau. Bon, on ne mangera pas de ça, nous ne sommes pas des sauvages comme les gueux d'ici, mais au moins ça calmera les autres.

Et d'un air docte, il ajouta pour son fils.

- La rébellion est matée dans le quartier est. Retiens cette façon de faire résumée en une maxime... Tranche un gueux et la meute se calmera !